ÉVOCATION DE LA CROIX DU CHÊNE ET SITES ENVIRONNANTS
A SAINT-MICHEL L'OBSERVATOIRE.
A SAINT-MICHEL L'OBSERVATOIRE.
Un peu d’histoire.
La croix est un
édifice religieux un peu mythique. Érigée au point culminant du plateau, en pente douce, lui-même
limité à l’ouest par la vallée du Largue, au nord-est par la vallée de la Laye,
au sud par la plaine de Mane et au sud-ouest par les collines de St.
Michel-Lincel et la voie Domitienne (chemin SEYNET). Cet endroit
constitue une sorte de petit col débouchant sur la vallée du Largue, délimitant
un changement d’espace.
Elle se trouve à la croisée des chemins ancestraux, de Banon à St.
Michel et de Revest des Brousses à Mane (Ce dernier, n’étant plus utilisé
depuis fort longtemps). Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur son rôle
dans l’antiquité. Cependant elle est citée dans des ouvrages anciens , plus ou
moins romancés, comme l’épopée du « Capitaine BARBEYRAC », vers le XVe siècle,
poursuivant des voleurs de bestiaux, dérobés à St. Michel par une bande de
brigands, fuyant en direction d’Aubenas.
Le chêne dont il est question était bien plus grand qu'aujourd'hui
: il fût coupé il y a 60 ans environ, par un bûcheron peu scrupuleux. Il était
plus près de la croix.
Pour l’histoire plus récente, il faut signaler que la croix, vandalisée vers
1980, a été rénovée par les propriétaires des lieux, la famille AUGIER de
FORCALQUIER, dont les ancêtres étaient les acquéreurs d’un des 3 lots du
château d’AGOULT, lors de sa vente aux enchères, après la révolution.
(Ils sont les dépositaires du seul bien mobilier connu, provenant
du « château d’AGOULT », qui est un magnifique buffet en chêne massif, dont les
tiroirs sont ornés de poissons couronnés, l’un des emblèmes des « d’AGOULT ».)
La nouvelle croix, a été inaugurée et bénie en Mai 1999.
A cette occasion un somptueux apéritif offert à toute l’assistance
par la famille AUGIER, avait regroupé un grand nombre de sympathisants de
St. Michel et des villages environnants.
L’année suivante, lors de la pose d’une plaque commémorative, en
coopération avec « Les Amis de St.Michel - Lincel » un pique- nique géant fût
organisé. (Il se terminait toujours copieusement arrosé de « Génépy »)
Pendant plus de 10 ans, cette tradition fut conservée; ( Concours de boules, parties de cartes
et visite des sites remarquables étaient proposés)
Une grand-messe était célébrée en fin d’après midi, souvent
co-célébrée par le prêtre et le diacre, et quelquefois par l’évêque.
Cette manifestation se terminait, le soir, par un apéritif monstre,
toujours offert, et qui était très apprécié.
Le dolmen.
L’ouvrage remarquable sur le village, écrit au début du siècle dernier, par l’instituteur du moment, document connu sous le nom de « Manuscrit JAUBERT » fait état d’un dolmen qui aurait été fouillé, mais sans que le lieux exact soit connu de lui même. Celui ci a été repéré par hasard par Pierre MARTEL, dans les années 50. Il est relaté dans la « Monographie de St.Michel », éditée par « Alpes de Lumières » en 1964. Il est situé à 150 m environ de la croix, en direction du sud-ouest.
P. MARTEL, indique que le dolmen a été fouillé par des
collectionneurs peu scrupuleux, au début du siècle dernier, sans que l’on
connaisse le résultat de ces recherches.
Il serait surement très intéressant de reprendre des recherches
minutieuses, pour en savoir un peu plus sur cet édifice, parfaitement méconnu
et risquant d’être oublié par les générations futures. En accord avec le
propriétaire actuel du lieu et l’appui d’un organisme officiel, comme le Parc
Naturel Régional du Luberon par exemple, ou un chantier d’« Alpes de
Lumière ».
Le sentier y conduisant est parfaitement « caladé » et dénote la
présence d’une voie antique.
Un peu au nord-ouest, en contrebas du dolmen, se trouve le
"Cabanon Gaulois", dénommé ainsi parce que certains historiens ont
prétendu qu’il datait de cette époque. En fait, il s’agit d’une petite
construction en pierres sèches, érigée par un berger il y a 3 ou 4 siècles
environ, entourée d’un mur constituant un enclos, que les outrages du temps et
le piétinement des chèvres ont pratiquement démoli.
Mais l’architecture de la construction, due en particulier à
l’appareillage des pierres, fait que l’édifice est remarquablement conservé.
On a du mal à imaginer qu’un artisan, même du métier, puisse
édifier un tel ouvrage, avec des matériaux existant sur place, de nos
jours.
Les Fours à silex.
Ce sont 2 ou 3 emplacements, décrits par MARTEL, mais très
difficiles à repérer (heureusement). Ils sont situés contre le talus de la petite
route qui rejoint VACHERES.
Ces sites sont extrêmement sensibles. Chacun qui les connait, se
doit un respect scrupuleux des lieux et une forme de discrétion quand à leur
divulgation. En ces lieux les hommes préhistoriques cuisaient au feu de
bois, les loupes de silex, trouvées dans le terrain pentu, mais devenues rares
de nos jours, pour en faire des outils, taillés puis polis. Ces endroits ne
sont absolument pas spectaculaires, mais on y trouve de nombreux débris, sur
place et dans les environs d’AUBENAS. P. MARTEL, indique encore dans la
monographie; « Le premier observateur sérieux est, vers 1900, un
jeune paysan de St. Michel et Aubenas, Marius BREMOND initié par son
instituteur dans l’art de découvrir les vielles pierres et qui, bientôt, pourra
découvrir dans ses propres terres, au quartier des Bols, sous Aubenas, non
seulement des ossements de grands mammifères tertiaires, mais aussi un
outillage varié, qui attirera bientôt sur cette région des spécialistes.
Ils publieront, certains même sans mentionner l’origine de leurs découvertes,
presque toujours dues à Marius BREMOND !
Ce dernier à terminé ses jours à l’hospice de MANE, (aujourd'hui «
Couvent des MINIMES ») où avant sa mort, il avait remonté en pierres sèches,
les murs de soutènement des « Bancaus ou restanques » encore bien solides
de nos jours. Avant sa mort, il avait confié sa "martelette"
à
P. MARTEL (Peut-être se trouve elle dans les archives « d’Alpes de
Lumières » sans que l’on sache de quoi il s’agit !)
On peut citer encore la "grotte préhistorique".
C’est un abri sous roches, situé un peu plus loin, environ 2 Km au nord, en bordure de la crête du plateau, en limite des communes de MANE, REVEST DES BROUSSES et ST. MICHEL. Celle ci a été fouillée de nombreuses fois et se trouve signalée dans certaines cartes géographiques.
Tout ceci montre que cet espace était déjà un endroit stratégique
dans la Préhistoire .
Donc peu de documents écrits, mais un bon nombre de sites,
constituent la richesse des lieux.
On peut dire aussi que le site de « La Croix du Chêne », pendant
des décennies, fut un endroit secret de rendez-vous des amoureux, où l’on
pouvait se rencontrer dans la discrétion, à l’abri des regards indiscrets,
nombreux dans le village !
Voilà ce que l’on pouvait dire de ce lieu emblématique. Il mérite
le détour des promeneurs et restera sûrement dans l’histoire de St. Michel,
comme un site remarquable.
Les informations et remarques de tous, sont évidemment les
bienvenues pour étayer l’évocation de cet espace.
Aimé RICHAUD.
Avril 2019.
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